

III. AUTRES ASPECTS ENVISAGEABLES DE CRYOCONSERVATION
Bien que la cryogénisation soulève de nombreux problèmes éthiques, son application à une moindre échelle, la cryoconservation*, est une technique pleine d’espoirs. Déjà utilisée, notamment dans la conservation de sperme et d’ovocytes, de nombreux scientifiques envisagent l’utilisation de la cryoconservation pour préserver la biodiversité de notre planète, dont près d’ ⅓ des espèces sont menacées d’extinction sous l’action de l’Homme. Ainsi, certains zoos ont déjà mis en place des projets de conservation dans l’azote liquide de sperme, embryons et tissus d’ovaires d’animaux en voie de disparition. Les spermatozoïdes pourraient alors servir à des inséminations artificielles et les ovocytes issus des tissus ovariens seraient fécondés in vitro afin d’obtenir des embryons. Ceux-ci seraient alors introduits dans des mères porteuses, et pas forcément de la même espèce, en cas de disparition de l’espèce initiale.
Exemple : Au zoo de la Haute Touche, deux femelles de cerf européen ont reçu des embryons de cerfs d’autres espèces. L’une a reçu l’embryon d’un cerf sika, l’autre a reçu l’embryon d’un cerf de Dybowski. Les deux ont mis bas à des cerfs de l’espèce correspondante à l’embryon, mais la deuxième biche a refusé d’élever le faon.
La procréation assistée avec cryoconservation des cellules sexuelles se révèle être très utiles dans certains cas, comme le préservation d’espèces dont la libido est au plus bas en captivité, tel le panda.
Les biotechnologies entendent également faire des miracles quant à la réintroduction d’espèces d’ores et déjà disparues, c’est le cas du mammouth dont la moitié du génome a déjà été séquencé. En outre, il est fort à parier que la cryogénisation pourrait s’imposer comme une alternative au clonage, en préservant entièrement des individus issus d’espèces en voie de disparition afin de les réintroduire lorsque leur écosystème ne sera plus menacé.
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A) CRYOCONSERVATION ET BIODIVERSITÉ

En plus d'avoir une fécondité naturellement faible, le panda géant éprouve des difficultés à se reproduire en captivité
B) CRYOGÉNISATION ET CONQUÊTE SPATIALE
Autre qu'un moyen de préservation de la biodiversité, la cryogénisation est également perçue par certains comme une opportunité de voyager à travers l'univers. En effet, la conquête spatiale est depuis longtemps un des rêves les plus fous de l'Homme, qui se heurte sans cesse à un obstacle : la durée des trajets dans l'espace. La distance entre des objets célestes est si grande qu'elle s'exprime souvent en années lumière, une mesure définissant la distance parcourue en une année en se déplaçant à la vitesse de la lumière, soit environ 9,461 x 10¹² km. À cette distance, en se déplaçant à la vitesse d'un avion de ligne, il faudrait près d'1 millions d'années pour arriver à destination, tous les passagers du vol auraient donc le temps de mourir avant de descendre du vaisseau. C'est pourquoi, la cryogénisation seule être pour certain une solution à ce problème. Effectivement, si la cryogénisation devient un jour une technique fonctionnelle, il serait envisageable de conserver dans l'azote les passagers, puis de les réveiller à la fin du voyage grâce à un système automatisé. De nombreux films de science fiction utilisent déjà cette idée de cryogénisation pour rendre plausible des voyages interplanétaires.

Dans le film Avatar de James Cameron, le héros Jake Sully se réveille après avoir été cryogénisé pour un voyage d'environ 4,4 années lumière jusqu'à la planète Pandora